La domestication des chats : entre vérités et mythes

Chat endormi sur un livre ouvert.

Depuis leur apparition il y a plus de 9 000 ans, les chats ont conquis le cœur de l’être humain. Anciennement considérés comme protecteurs du foyer, ils jouissent aujourd’hui encore d’une popularité incontestée auprès des amateurs d’animaux de compagnie. Mais qu’en est-il de la domestication des félins ? Quels sont les faits avérés et les croyances erronées sur ce fascinant processus ?

L’origine de la relation homme-chat

La première preuve concrète de la présence des chats domestiques aux côtés des hommes date de l’époque néolithique. Il s’agit d’une sépulture découverte dans l’île de Chypre, où un chat fut enterré près de son maître il y a environ 7 500 ans.

Cependant, on pense que cette relation remonte à bien plus tôt encore, lorsque les hommes du Néolithique se sont sédentarisés et ont commencé à cultiver et stocker des céréales. Les chats, en chassant les rongeurs qui menaçaient ces réserves, se seraient alors imposés comme une aide précieuse pour l’homme.

Le chat sauvage africain, ancêtre du chat domestique

Les recherches génétiques réalisées depuis les années 2000 ont permis de mettre en évidence une connnexion entre les chats sauvages d’Afrique (Felis silvestris lybica) et les chats domestiques actuels (Felis catus). Cette lignée africaine serait à l’origine de la domestication des félins.

On a longtemps pensé que le chat sauvage vivant au Proche-Orient était responsable de cette domestication, mais ces travaux génétiques ont montré que non seulement les chats d’Afrique étaient plus proches génétiquement des animaux domestiques, mais également que le Felis silvestris local avait commencé à diverger bien avant cette période.

Le processus de domestication

Contrairement aux chiens, qui ont été sélectionnés par l’homme pour leurs aptitudes particulières, les chats sont considérés comme des animaux semi-domestiques, ayant suivi un processus de domestication assez différent.

Une sélection naturelle plutôt qu’humaine

L’une des principales particularités concernant la domestication des chats est qu’elle résulte en grande partie d’un choix fait par les félins eux-mêmes. Au lieu d’être sélectionnés par l’homme, les chats se sont adaptés progressivement à la vie auprès des humains. Les individus les moins farouches face à la présence de l’homme, et donc capables de profiter de la nourriture offerte par les réserves de céréales envahies par les rongeurs, auraient augmenté leur probabilité de survie.

Le rôle de l’Égypte antique dans la domestication des chats

La relation privilégiée entre les chats et l’homme prend une dimension nouvelle dans l’Égypte pharaonique. Les félins y sont vénérés pour leur capacité à chasser serpents, rongeurs et autres nuisibles, protégeant ainsi les habitations et les réserves alimentaires. Le culte de la déesse Bastet, représentée sous les traits d’une femme à tête de lionne, montre bien l’importance accordée aux félins dans cette civilisation.

De plus, les Égyptiens savent déjà comment apprécier et exploiter l’attachement que leur portent ces animaux. Ils encadrent juridiquement leur capture et leur exportation afin d’éviter qu’ils ne tombent entre les mains de peuples concurrents, notamment les Phéniciens, qui souhaiteraient également user des talents des félins.

Démystifier certains mythes sur la domestication des chats

L’idée du chat comme un animal indomptable

S’il est vrai que les chats ont un comportement plus indépendant et moins prévisible que celui des chiens, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne peuvent être domestiqués. Une socialisation précoce avec les humains contribue à rendre les chats plus dociles et affectueux envers leurs maîtres. Il est donc tout à fait possible d’éduquer et de vivre harmonieusement avec un chat, à condition de respecter son rythme et ses besoins spécifiques.

L’affirmation selon laquelle les chats se seraient domestiqués uniquement pour profiter de l’homme

Il est certes indéniable que les chats ont été attirés par les avantages du mode de vie sédentaire des hommes, notamment la protection et l’accès facilité à la nourriture. Cependant, leur contribution à la lutte contre les nuisibles a été précieuse pour les humains, qui ont rapidement compris l’intérêt d’avoir ces animaux à leurs côtés.

L’impact de la domestication sur les caractéristiques physiques et comportementales des chats

Les différentes races de chats domestiques

Au fil du temps, la sélection naturelle et humaine a donné naissance à une grande diversité de races de chats domestiques présentant des morphologies variées (poils longs ou courts, queue courte ou sans queue,etc.) ainsi que des caractères spécifiques en fonction des races.

Voici quelques exemples de races de félins développées grâce au processus de sélection :

  • Le Siamois : reconnaissable à ses oreilles pointues et son poil court et clair,
  • Le Maine Coon : très grand chat à poils longs et touffus originaire des États-Unis,
  • Le Persan : petit félin aux poils longs et soyeux, au visage aplati et aux yeux ronds,
  • L’Abyssin : aussi nommé “chat-lièvre” en raison de sa silhouette fine et élancée.

Les changements liés au comportement

La domestication a également eu des répercussions sur le comportement des chats, qui sont généralement plus dociles et affectueux envers les humains que leurs ancêtres sauvages. Cependant, certains traits de caractère propres aux félins restent présents chez leurs descendants domestiques, notamment l’instinct de chasse et la territorialité.

En guise de mot de la fin

Même si les mystères autour de la domestication des chats sont progressivement levés grâce à la science, la complicité unique entre ces animaux fascinants et l’homme continue de susciter la passion des amoureux des félins du monde entier. Au-delà des mythes qui perdurent, il est indéniable que les chats occupent une place particulière dans le cœur et l’imaginaire collectif, attestant de leur rôle essentiel au sein de nos sociétés.